Chimères

Ces derniers jours, mes rêves ont dépassé de loin mon intérêt pour la vie éveillée. Chacun d'entre eux étaient longs, si réalistes, dynamiques, pesants, touchants. Il y avait de la peur, du doute, de l'amour, du risque, de l'aventure. Tout était constamment en mouvement. Les actions s'enchainaient au point que je ne sache plus où donner de la tête. Alors c'est vrai, lorsque l'éveil s'approche, je lutte un peu, prenant conscience que je dors mais refusant la sentence. Je fais durer le songe, je traîne au lit, me dandine, me recroqueville pour gagner le maximum de secondes de somme. Puis à mon réveil, je me rend compte de la puissance de la vie rêvée, je me rend compte de la simplicité d'un songe. Les sensations sont les mêmes, les émotions et les actes aussi. Mais tout se passe plus vite. Ce sont les périodes d'attente, de transitions qui sont les plus dures à vivre lorsqu'on est éveillé et serein. Dans un rêve, les dilemmes sont les mêmes, mais le temps de souffrance est minimal, c'est ce pourquoi on les aime autant, et ce pourquoi ils nous restent inaccessibles.